La zone est boisée et accidentée, avec une source sous la route forestière du même nom, dont l'eau va s'écouler dans une doline. Il y avait autrefois une habitation près de cette fontaine des Abrans. On trouve aussi « Le Combe à l'Abran » qui est devenu le gîte de l'Errance sous la grande croix de Giron, mais dont l'origine vient probablement d'un nom de personne. Le bren ou bran désignait autrefois la partie la plus grossière du son, ce résidu de la mouture des grains de céréales et constitué en majeure partie de leur enveloppe. Abrander signifiait également « s'enflammer, briller », du terme germanique, Brand, pour « terrain défriché par le feu », ce qui paraît éventuellement envisageable.
La grotte située en haut de Charnegoy s'appelle la « Balme à la Villonne » ou la « grotte des Abrans », selon les époques et les plans. D'environ 25 mètres de long, avec un grand porche à l'origine de plus de 2 mètres de haut, elle abritait autrefois les bœufs des bûcherons. Est-ce qu'elle avait aussi servi d'abri ou de cache depuis la nuit des temps ? Le fond était bouché par des pierres, certainement pour éviter les courants d'air. Sa désobstruction par des Gironnais a mené à un étroit et court boyau jusqu'à une sortie un peu plus haut si bien qu'on peut maintenant s'amuser à faire une « traversée » de la grotte en rampant. Lorsqu'il n'y avait probablement pas de forêt obstruant la vue, ce site a été classé sous le nom de « Grotte des Abrands » le 14 juin 1909. Le panorama devait être assez fantastique. Même si c'est très tiré par les cheveux, j'ai envie de faire un tour chez François Villon, le poète et malfaiteur du XVème siècle dont une partie de sa vie d'errances comporte beaucoup de zones d'ombre. Et s'il était passé par la balme à la Villonne ? A peine plus sérieusement, un villon était un fripon au Moyen-Âge, donc une villonne était une friponne...
Voir aussi Les Abrans, de la Préhistoire au Moyen-Âge